L'ÉPOQUE PARIS - Un ami des femmes et un mécène des arts, L'ÉPOQUE PARIS consacre sa nouvelle Une à une star de la danse classique, la talentueuse Irma Nioradze, la danseuse étoile la plus énigmatique du théâtre, qui a posé en exclusivité pour L'ÉPOQUE devant la caméra du photographe et directeur créatif Lello Ammirati.
12.09.2023 © L'ÉPOQUE PARIS
Par Jérôme Bourgeois
En route vers la Côte d'Azur, L'ÉPOQUE ne pouvait pas manquer l'occasion de rencontrer une personnalité incontournable de la scène artistique internationale qui a choisi la ville de Cannes comme résidence en plus de sa bien-aimée Géorgie, son pays natale.
Rendez-vous sur la mythique Croisette à l'ombre des palmiers à l'entrée de l'hôtel Carlton qui, tout juste rouvert après deux ans de rénovation, a retrouvé toute sa splendeur.
Irma Nioradze a fait son apparition sur les marches de l'hôtel historique dans une robe à traîne de haute couture spécialement conçue et créée pour elle par le Prince Nereides Antonio Giamundo de Bourbon, fondateur de la maison de haute couture Nereides de Bourbon ainsi que propriétaire du magazine L'ÉPOQUE.
Son apparence est remarquable. Les yeux noirs en amande sous les sourcils prononcés, les traits du visage proéminents, le cou mince et puissant, ce look distinctif d'une beauté géorgienne classique; l'on pourrait imaginer la légendaire reine Tamara en regardant Irma Nioradze.
Une forte amitié lie Irma Nioradze au Prince Nereides qui donne souvent lieu à des collaborations artistiques. En effet, depuis 2016 Irma Nioradze organise Les Étoiles des Grands Ballets, un festival international du ballet qui a lieu chaque année au Palais des Festivals de Cannes et auquel participe la maison parisienne Nereides de Bourbon créant à chaque fois des robes de haute couture pour Irma qui préside et chorégraphie de célèbres danseurs étoiles des théâtres du monde entier.
Par ailleurs, le Prince Nereides a souvent déclaré à la presse qu'Irma est l'une de ses égéries. En outre, les deux artistes partagent la même passion pour la danse car le Prince Nereides de Bourbon lui-même pratique cet art. L'ÉPOQUE a donc immortalisé cette légende vivante de la danse dans une précieuse robe noire brodée avec des cristaux et des plumes et inspirée de la danse elle-même, notamment d'Odile, le cygne noir dans le ballet Le Lac des Cygnes dont Irma elle-même a été une brillante interprète au cours de sa longue et acclamée carrière.
La séance photo, en pleine après-midi d'été, s'est ensuite poursuivie dans une salle de danse de la ville de Cannes où Irma Nioradze a retracé l'histoire de ses grands ballets au rythme de flashs et de pirouettes.
S'il est très difficile de décrire la personnalité d'Irma, il est tout aussi compliqué d'énumérer tous les ballets auxquels elle a participé. Sa longue carrière est jalonnée d'expériences internationales sur les scènes des théâtres les plus réputés.
Néanmoins, il est surtout impossible de décrire sa signature stylistique.
La richesse du parcours académique et de formation d'Irma, qui s'est déroulé auprès de professeurs de renom très différents, ainsi que la direction artistique de chorégraphes les plus variés et l'interprétation de rôles toujours aussi différents, ont façonné cette danseuse hors du commun et l'ont rendue polyvalente au point que sa danse oscille entre des univers, des styles et des tempéraments parfois aux antipodes.
Mais c'est surtout sur la scène que son tempérament et son esprit libre explosent. Il est inutile d’essayer de l’inscrire dans une seule empreinte stylistique, toute tentative est vaine. Il s’agit pourtant d’un don très rare chez une danseuse, cette capacité à se fondre dans le personnage qu’elle incarne jusqu’à sublimer son mouvement à sa guise. Cela peut aussi être dû au fait qu'Irma sent la musique vibrer en elle d'une manière différente de celle des autres danseuses. Parmi ses talents, Irma est en effet une musicienne dévouée, ce qui en fait certainement une artiste complexe, sensible et très expressive.
Dans sa vie privée comme sur scène, Irma Nioradze brille par sa personnalité unique, douce et pointue à la fois, par son fort tempérament mais aussi par la grâce et la féminité d'une danseuse comme très peu dans l'histoire.
Un oiseau en liberté, voilà ce qu'est Irma Nioradze lorsqu'elle sort ses pointes et se met à danser.
Lorsque elle parle d'elle-même, il n'est pas surprenant qu'elle utilise fréquemment le mot «destin». Une grande partie de sa vie a été déterminée par le hasard, ou plutôt par la chance. Mais à chaque fois, elle a essentiellement confirmé un fait que nous connaissions déjà : la fortune ne choisit pas ses compagnons au hasard. Diplômée de l'École chorégraphique de Tbilissi, c'est comme si un caprice du destin l'avait amenée à Saint-Pétersbourg : il y avait de loin trop de choses entre Nioradze et le Théâtre Mariinsky.
Peu après son diplôme, entre 1989 et 1990, Irma avait débuté sa carrière en tant que soliste dans le corps de danse du Tbilisi Paliashvili Opera and Ballet Theatre interprétant le rôle principal dans Giselle, Sérénade et Le Démon. Cependant, Saint-Pétersbourg était un élément constant de sa vie, faisant allusion à un «plan» clair. Ses professeurs Serafima Vekua, Vakhtang Chabukiani et Natalia Zolotova avaient tous été formés à l'école de Saint-Pétersbourg. Nioradze elle-même s'est formée pendant un an à l'Académie Vaganova auprès de Lyudmila Safronova.
S'ensuit une période avec le Danish Royal Ballet puis le prestigieux Jackson Competition (États-Unis), qui vaut à Nioradze une médaille et l'offre d'un contrat de quatre ans au Jackson National Theatre. Et tout à coup, un appel téléphonique du Théâtre Mariinsky l'a invitée à se produire lors d'un concert de gala en tant que soliste invitée. Contre toute atteinte, Nioradze a néanmoins décliné l'offre...celle venue des États-Unis.. Elle a fait ce qu’il fallait. Son rêve de longue date était enfin devenu réalité. Depuis 1992, Irma Nioradze a été l'une des étoiles du Théâtre Mariinsky parmi les plus appréciées pendant 25 ans ainsi qu'une légende de la danse classique à l’échelle internationale. Parmi tous ces théâtres, elle a par exemple été une danseuse invitée du Teatro Opera di Roma pendant 5 ans et a travaillé aux côtés de Carla Fracci, une autre artiste légendaire de la danse classique.
Aujourd'hui, le répertoire d'Irma Nioradze est riche et varié : il comprend plus de cinquante rôles de danseuse étoile les plus célèbres y inclu ce-lui de Juliette. que la danseuse à dansé à l'âge de 39 ans. Néanmoins, son individualité rend difficile de la confiner à des rôles spécifiques. La «signature» insolite d'Irma Nioradze combine l'intensité de la couleur émotionnelle à une mine majestueuse, l'ampleur de sa danse au tempérament piquant du feu oriental. Il y a des moments où les émotions vous submergent. Mais elle n’est jamais victime du mélodrame. Elle est attirée par la représentation d’images fortes, qu’elles soient lyriques ou dramatiques.
Sa danse a un lien profond et caché avec le paysage géorgien, avec ses vallées luxuriantes du sud et ses montagnes qui respirent la paix éternelle. Et probablement le charme particulier de l'art de Nioradze réside dans la combinaison d'un esprit national vivement exprimé et de la culture raffinée de Saint-Pétersbourg. Nioradze obéit sans effort aux lois académiques du ballet de Saint-Pétersbourg, elle a été bien instruite dans la clarté de la «diction» de la danse. Mais le but et le sens de son art ne sont pas une pure précision.
C'est une ballerine «instrumentale», absolument musicale, elle «entend» la danse comme s'il s'agissait d'une musique visible. Il n'est pas surprenant qu'elle soit diplômée de l'école de musique après avoir étudié le violon, un cas rare dans le ballet aujourd'hui ! Irma Nioradze a trouvé ses rôles phares. dans le répertoire grand public du théâtre Mekhmeneh Bahnu (La Légende de l'Amour), l'Oiseau de Feu (L'Oiseau de Feu), Odette-Odile (Le Lac des Cygnes) et Allegro vivo (Symphonie en Ut). Des fans dévoués assistent sans faute à ses représentations. signe de réussite. Mais son individualité reste imprévisible.
À son propos, les critiques se contredisent souvent : les uns notent «la gestuelle volontairement douce et enveloppante», «le caractère langoureux et même affecté de ses héroïnes», d'autres parlent de «brutalité autoritaire». D'autres encore parlent d'un «style un peu froid, mais invariablement élégant», d'autres assurent encore que Nioradze «bouillonne de passion».
Certains, perdus dans les définitions, tournent leur attention vers «l'incroyable beauté du tutu», tandis que d'autres se rendent avant que la bataille ne commence, acclamant Irma Nioradze comme «la ballerine la plus énigmatique du théâtre». Tous ont raison à leur manière.
Il est difficile de limiter son art à un thème précis. Mais c'est ce qui rend Irma Nioradze une danseuse unique!
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