L'ÉPOQUE - Le dimanche 2 mars 2025 à 18 heures, ne manque pas la représentation de l'acte II de l'opéra Tristan et Isolde de Richard Wagner à l'Auditorium Rainier III. Présenté en prélude au Printemps des Arts de Monte-Carlo 2025, cet événement promet une soirée musicale exceptionnelle en collaboration avec l'orchestre philharmonique de Monte-Carlo.
18.02.2025 © L'ÉPOQUE PARIS
Par Justine Morel

Sous la direction de Philippe Jordan, laissez-vous emporter par l'interprétation magistrale de cette œuvre emblématique créée par Wagner en 1865. Les rôles principaux seront brillamment interprétés par Andreas Schager dans le rôle de Tristan et Anja Kampe dans celui d'Isolde. Le programme débutera avec l'Adagio de la Symphonie n°10 en fa dièse majeur avant de plonger dans l'univers passionné de Tristan et Isolde.
Si un seul ouvrage devait personnifier l’Amour, ce sentiment dont l’art lyrique se nourrit et se délecte et qui, au siècle romantique, irradie sa chair et son sang, on peut parier que Tristan und Isolde de Richard Wagner remplirait le mieux ce rôle. À partir d’une action assez simple, réduite à quelques personnages essentiels, Wagner met en marche une autre action, intérieure, elle, tout entière centrée sur la passion de Tristan et d’Isolde – une passion murmurée par l’orchestre dès les premiers accords du Prélude, et dont le torrent voluptueux annonce vite l’issue fatale. Car l’amour de Tristan et Isolde dépasse de loin l’anecdote : derrière les regards embrasés des amants et l’impatience des corps, leur contemplation extatique aspire à une union qui ne peut se concevoir qu’au-delà de la vie ; en sondant la nuit, l’amour et la mort, Wagner explore l’incarnation mystique de la passion pure. L’opéra le plus brulant du répertoire et l’apothéose du drame musical.

A propos de l'œuvre Tristan et Isolde de Wagner
Plonger dans l'univers de Tristan et Isolde, c'est explorer les méandres d'un amour aussi puissant qu'impossible, né de la passion tourmentée de Wagner pour Mathilde Wesendonck et influencé par la philosophie de Schopenhauer. Cette œuvre, conçue comme un monument à l'amour idéal, se distingue par son prélude emblématique, où les harmonies se dérobent sans cesse, créant une tension musicale inégalée. Wagner, en délaissant temporairement "Siegfried", compose les Wesendonck-Lieder, véritables esquisses pour "Tristan", avant de donner vie à l'acte I en 1858. Le duo magistral de l’acte II incarne l'apogée de ce désir inassouvi. La première représentation en 1865, orchestrée par Hans von Bülow à Munich grâce au soutien du jeune roi Louis II, marque un tournant décisif dans l'histoire de la musique. "
Tristan et Isolde ne se contente pas d'être une œuvre lyrique ; elle provoque un véritable séisme musical, redéfinissant les conventions de son temps et ouvrant la voie à une nouvelle ère d'expression artistique. En vous plongeant dans cette composition, vous découvrirez non seulement l'essence d'un amour tragique mais aussi la profondeur de la quête wagnérienne d'un bonheur inaccessibile.
À travers les notes enivrantes de cette œuvre, on ressent une tension palpable entre le désir et l'impossibilité d'un amour consommé. La musique de Wagner, avec ses leitmotivs puissants, transcende le simple récit dramatique pour plonger l'auditeur dans un tourbillon émotionnel, où chaque accord résonne comme un écho de l'âme des protagonistes. Cette exploration musicale devient alors un miroir des tourments de l’existence humaine, mêlant la beauté à la souffrance. Les nuances orchestrales, brillamment tissées, illustrent non seulement la profondeur du sentiment amoureux mais offrent également une réflexion sur la condition humaine elle-même. Ainsi, Tristan et Isolde ne se limite pas à une tragédie amoureuse ; il se présente comme une méditation sur la lutte entre aspiration et désespoir, un chef-d'œuvre intemporel qui questionne notre propre quête de sens.

Résumé de Tristan et Isolde de Wagner
Tandis que Tristan ramène sur son navire la princesse Isolde, promise à son oncle le roi Marke, cette dernière se montre irritée par l’attitude apparemment dédaigneuse de Tristan à son égard ; en fait tous deux sont épris l’un de l’autre – mais leur relation est sans issue. En échangeant le philtre de mort par un philtre d’amour, Brangäne, suivante d’Isolde, ne fait que raviver la flamme des amants lorsque ceux-ci boivent la coupe, et c’est dans une ivresse foudroyante qu’ils abordent en Cornouailles. Malgré le mariage d’Isolde, la passion des héros s’épanouit dans le plus grand secret à la cour du Roi Marke ; mais lorsque Marke surprend le couple, il s’estime trahi, bouleversé par le geste de Tristan. Blessé mortellement par Melot, le vassal de Marke, que Kurwenal, le propre écuyer de Tristan, tuera à son tour, Tristan expirera dans les bras d’Isolde, accourue trop tard : la princesse s’abimera dans la mort, une mort d’amour, seule issue à son union mystique avec Tristan.
Acte 1
À bord d’un bateau, Tristan et son écuyer Kurwenal ramènent la princesse irlandaise Isolde, promise à Marke, le roi de Cornouailles. Alors que tous deux sont violemment épris l’un de l’autre, Isolde se montre agacée par l’indifférence que lui témoigne Tristan : elle expose à sa suivante Brangäne la situation sans issue de leurs rapports. Alors qu’Isolde a ordonné à Brangäne de préparer un breuvage mortel pour elle-même et pour Tristan, Brangäne l’a remplacé par un philtre d’amour. Au moment où les amants le boivent, persuadés de l’issue fatale du poison, ils se perdent dans une contemplation mutuelle.
Acte 2
Durant une chasse royale, Tristan et Isolde se rejoignent secrètement, tandis que Brangäne fait le guet : Isolde est désormais l’épouse du roi Marke. Un duo fiévreux débute, au cours duquel les amants s’abandonnent à leur passion et en appellent à la mort, qui serait le comble et la délivrance de leur amour.
Alors que Brangäne avertit Tristan et Isolde du lever du jour, les amants oublient le monde qui les entourent : c’est ainsi qu’ils sont surpris par le roi Marke, subitement de retour. Dans un poignant monologue, Marke exprime sa douleur et son amertume devant la trahison de Tristan.
Acte 3
Melot, le vassal du Roi Marke, a mortellement blessé Tristan qui, veillé par Kurwenal, s’éteint lentement, souffrant aussi de l’absence d’Isolde. Lorsque la princesse arrive, il est trop tard, Tristan expire dans ses bras. Seule, dans la nuit et dans la mort, Isolde rejoint Tristan dans sa Liebestod, la « Mort d’amour ».

La Renaissance de Wagner à Monte-Carlo
En 1876, le prélude de Tristan et Isolde a résonné pour la première fois dans la salle de concert de Monte-Carlo, suscitant une réaction mitigée du public. Cette première rencontre avec Wagner n'était qu'un avant-goût des futures productions qui allaient marquer l'histoire de l'opéra dans cette ville emblématique.
En mars 1893, "Tristan" fit son retour sur la scène de l'Opéra de Monte-Carlo, chanté en français, devenant ainsi un moment charnière pour l'œuvre dans le monde francophone. Sous la direction de Raoul Gunsbourg et grâce à l'expertise technique de Friedrich Kranich, cette représentation a non seulement célébré la musique wagnérienne mais a également ouvert la voie à une nouvelle appréciation de Wagner à Monaco.
Avec les proches représentations de L’Or du Rhin, ce concert, joué par l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo et Philippe Jordan, sera l’occasion de vivre une expérience unique : entendre en l’espace de quelques jours Wagner interprété de manière historiquement informée, puis sur instruments modernes.
Réservez vite vos places pour cette soirée d'exception à Monaco, Auditorium Rainier III, boulevard Louis II, salle Yakov Kreizberg. Tarifs : 100 ou 140 euros. Pour plus d'informations et pour réserver, rendez-vous sur opera.mc.
Ne manque pas ce rendez-vous incontournable pour les amateurs d'opéra !